C’était ce jeudi 5 juillet à 11 heures, jour et heure de proclamation des résultats du bac. Sauf qu’à l’extérieur de l’établissement ce n’était pas l’allégresse des reçus avec ou sans mention qui prédominait mais plutôt la grogne d’une nouvelle casse dans le cursus des élèves. Une de plus pourrait-on dire, en effet Picasso est devenu une cible privilégiée du rectorat dans le domaine des « variables d’ajustement » ces dernières années. Cette fois c’est la seconde professionnelle GA (gestion-administration) qui est dans le collimateur. Déjà réduite à une demi section lors de la dernière rentrée, la seconde GA est cette fois placée en mort programmée, certains élèves candidats à cette filière s’étant vu répondre parfois « il n’y a pas de place en GA, inscris toi en chaudronnerie »... C’est donc plus facile pour les instances de plaider la faiblesse du nombre d’inscriptions. Mais, dans l’esprit de certains, cela ressemble à moyen terme à une autre mort programmée : celle de l’établissement. Profs, personnels, élèves et élus (en provenance également de Méricourt et Sallaumines, communes rattachées au lycée) sont donc venus protester contre cette attaque en règle de l’enseignement professionnel dans un secteur pourtant plus que défavorisé. Le danger n’est pas mince car c’est la déscolarisation d’élèves, faute de proximité, qui est en jeu. Bien sûr, Picasso ne lâche rien, un rendez-vous est prévu avec le rectorat. Mais que cela est fatiguant de lutter à chaque fin d’année pour conserver ne serait-ce que l’essentiel. Ce que le rectorat considère encore comme du superflu. Si on n’y prête pas suffisamment attention, l’éducation de nos enfants va réellement devenir une marchandise.
